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Aïcha, l’immense savoir

Aïcha, l’immense savoir

Aïcha, l’immense savoir

L’affection du Prophète, , pour Aïcha dura jusqu’à la fin. Pendant sa maladie, après suggestion de ses femmes, il resta dans sa pièce. La plupart du temps, il restait allongé sur un matelas, la tête reposant sur la poitrine ou les genoux de la Mère des Croyants Aïcha. C’est elle qui pris le Siwak de son frère, le mâcha afin de le ramollir et le donna au Prophète . Malgré sa faiblesse, il frottait ses dents de façon vigoureuse. Peu de temps après, il perdit conscience et Aïcha pensa que c’était la mort qui était arrivée mais il ouvrit les yeux une heure plus tard.
C’est Aïcha qui nous a rapportés les moments d’agonie de l’homme le plus honoré de la création d’Allah, son Messager bien-aimé .
Quand il ouvrit les yeux encore une fois, Aïcha se rappela qu’il lui avait dit : « Aucun Prophète ne meurt avant que sa place au Paradis ne lui soit montrée et que ne lui soit donné le choix de vivre ou de mourir. »
« Maintenant, il ne nous choisira pas » se dit-elle, quand elle l’entendit murmurer : « Avec l’Assemblée suprême au Paradis, avec ceux à qui Dieu a donné ses faveurs, les Prophètes, les martyrs et les droits... »
Puis elle l’entendit encore murmurer : « Ô ! Seigneur, avec l’Assemblée suprême », et ce furent les derniers mots qu’elle l’entendit prononcer. Progressivement, sa tête se fit plus lourde sur sa poitrine puis Aïcha posa sa tête sur un oreiller et commença à se lamenter.
Sur le sol de la chambre d’Aïcha, près du matelas où était allongé le Prophète, , on creusa la tombe où il fut enterré dans une profonde tristesse et un grand chagrin.
Aïcha vécut environ cinquante ans après la mort du Prophète, . Elle fut sa femme durant huit années. La plupart de son temps passa dans l’apprentissage et l’acquisition du savoir des deux plus importantes sources de la guidance d’Allah : Le Coran et la Sunna de son Prophète, .
Aïcha fut parmi les trois femmes (les deux autres furent Hafsa et Oum Salama) qui mémorisèrent la Révélation. Tout comme Hafsa, elle eut son propre manuscrit du Coran après la mort du Prophète, .
En ce qui concerne les Hadiths ou les dires du Prophète, , Aïcha est une des quatre personnes (les trois autres étant Abou Houreïra, Abdullah Ibn Omar et Anas Ibn Malek) qui transmirent plus de deux milles Hadiths.
Nombreux sont les récits concernant des aspects intimes de la personnalité du Prophète, , que nous n’aurions jamais pu connaître qu’à travers une personne dans la situation de Aïcha. Le plus important, c’est que sa connaissance des Hadiths fut transmise par écrit par au moins trois personnes, dont son neveu Ourwa qui devint un des plus grands savants de la génération suivant celle des Compagnons.
Beaucoup des Compagnons du Prophète, , et de leurs successeurs ont bénéficié du savoir d’Aïcha. Abou Moussa Al Ach’âri a dit : « Lorsque les Compagnons du Messager de Dieu, , rencontraient une difficulté sur un sujet précis, ils interrogeaient Aïcha. »
Son neveu Ourwa affirma qu’elle était brillante, non seulement en matière de Fiqh, mais aussi en médecine et en poésie. Beaucoup des Compagnons du Prophète, , sont venus lui demander conseil à propos de questions d’héritage qui requièrent un fort esprit matheux. Les Oulémas la considèrent comme faisant partie des premiers Fouqahas (Jurisconsultes) de l’Islam avec d’autres personnes telles qu’Omar Ibn Al-Khattab, Ali et Abdallah Ibn Abbâs.
En ce qui concerne son immense savoir, cette parole du Prophète, , est rapportée : « Apprenez une partie de votre religion, Dine, auprès de la Houmeyra, fille rousse. » Houmeyra, fille rousse, était une épithète donnée à Aïcha par le Prophète .
Aïcha ne possédait pas seulement le savoir, mais elle fut également très active au niveau de l’éducation et des réformes sociales. En tant que professeur, elle avait une façon de s’exprimer claire et persuasive et ses capacités oratoires furent décrites par Al Ahnaf en des termes superlatifs. Il dit : « J’ai entendu des discours d’Abou Bak, Omar, Othmane et Ali et d’autres Califes jusqu’à ce jour, mais je n’ai jamais entendu de discours plus persuasifs et aussi beaux que ceux qui sont sortis de la bouche de Aïcha. »
Hommes et femmes venaient de loin pour profiter de son savoir. Il est dit qu’il y avait plus de femmes que d’hommes. En plus de répondre à des questions, elle prenait sous sa garde les garçons et les filles, nombre d’entre eux étant orphelins, et leur enseignait avec soin. Et ceci en plus de ses proches qui recevaient une éducation de sa part. Ainsi, sa maison devint une école et une académie.
Certains de ses étudiants étaient remarquables. Nous avons déjà mentionné son neveu Ourwa comme étant un rapporteur distingué des Hadiths. Parmi ses élèves femmes, il y eut Oumra Binte Abderrahmane. Elle est considérée par les savants comme faisant partie des narrateurs de Hadiths les plus fiables et est connue pour avoir été la secrétaire d’Aïcha, recevant et répondant aux lettres qui lui étaient adressées. L’exemple d’Aïcha mettant l’accent sur l’éducation et en particulier sur l’éducation des femmes musulmanes et un exemple à suivre.
Après Khadidja Al Koubra ,la plus grande, et Fatima Az-Zahra’, la resplendissante, Aïcha As-Siddiqa, la véridique, est considérée comme la meilleure femme en Islam. Du fait de sa forte personnalité, elle fut leader dans tous les domaines de la connaissance, dans la société, en politique et en matière de guerre. Elle regretta souvent son implication dans la guerre mais elle vécut assez longtemps pour retrouver la position de femme la plus respectée de son temps. Elle mourut durant l’année 58 de l’Hégire, pendant le mois de Ramadhan et comme elle l’avait requis, elle fut enterrée dans Djannate Al Baqiî`, dans le cimetière illuminé, là où d’autres Compagnons du Prophète, , sont enterrés.
P.-S.
Traduit de l’anglais à partir de Companions of The Prophet, Vol.1, d’Abdul Wâhid Hâmid.

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