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Al-ghich annihile la baraka et attire la colère divine (II)

Al-ghich annihile la baraka et attire la colère divine (II)

Les différentes formes du ghich :


Celui qui médite sur la réalité vécue par les gens verra que beaucoup d’entre eux pratiquent une forme ou une autre de ghich dans la plupart des secteurs de leur vie quotidienne, ainsi :


1-Le ghich
dans le commerce, l’achat et la vente :
De nos jours, ce sont les marchés et commerces des musulmans qui sont le plus touchés par ce fléau ! Dans ces derniers le ghich prend la forme d’une tentative de dissimulation des défauts des marchandises, mais on y trouve également des formes de ghich touchant à la composition, la quantité, le poids, les caractéristiques ou l’origine des marchandises ; par ailleurs, le mélange volontaire des marchandises saines avec celles défectueuses ou viciées est une pratique courante. C’est là une liste non-exhaustive des formes de ghich parmi beaucoup d’autres répandues dans le domaine de l’achat et de la vente.
Ces formes de ghich sont l’une des causes de la soumission des musulmans aux tyrans et aux mécréants. A ce propos, Ibn Hadjar al-Haytamî a dit : « A cause de cette turpitude, c’est-à-dire le ghich, que commettent les commerçants et autres grossistes musulmans, Allah les a punis en les mettant sous le joug des tyrans qui les ont spoliés de leurs argents et de leurs biens mal acquis et ont souillé leur honneur. Pire, Allah a fait que les musulmans ont été soumis par les mécréants qui les ont donc emprisonnés, ont fait d’eux leurs esclaves corvéables à merci et leur ont faits goûter toutes sortes de châtiments et d’humiliations. Il semblerait que la soumission déshonorante des musulmans aux mécréants, qui se manifesta notamment par des emprisonnements, des spoliations de terres et d’argent ou le viol des femmes, s’est produit à une époque récente durant laquelle certains commerçants ont développé de nombreuses formes de ghich fort variées faites de ruses, de mensonges et de roublardises, et ce, afin de voler l’argent des gens par tous les moyens possibles, ne savent-ils pas qu’Allah est informé de tous leurs agissements frauduleux ? ».


2- Le ghich dans le mariage :
Parmi les manifestations du ghich on trouve par exemple le cas d’une femme extrêmement repoussante qui dissimule sa laideur grâce à différents fards et produits de beauté. Ainsi, lorsque son mari s’apprête à passer sa première nuit avec elle, il découvre naturellement son vrai visage et donc, dégoûté, il refuse d’avoir un rapport avec elle. Il est fort probable que cela se termine par un divorce. De même, il y a ghich si la famille de la femme cache au prétendant que celle-ci a une maladie incurable, ou encore si les walis de la femme présentent une femme au prétendant pendant l’entrevue mais c’est une autre femme que ce dernier verra lors de la nuit de noce. Du côté des hommes, il y a des formes de ghich tout aussi viles ; ainsi, un homme extrêmement avares peut durant la période de la demande en mariage faire semblant d’être généreux et prodigue, mais quand vient le moment de la vie conjugale sa vraie nature refait surface et il redevient ce qu’il est : un pingre. Un homme peut également cacher son vrai âge en se teignant les cheveux par exemple, ou bien un autre peut dissimuler à sa future épouse une maladie incurable qui si elle avait été connue d’elle avant le mariage elle aurait été un motif de refus. Enfin, un homme peut aussi faire croire à la famille de la femme qu’il est riche alors que ce n’est pas le cas, pour ce faire il montre à tous qu’il possède une voiture de luxe et une villa de haut standing, mais en fait ces deux signes extérieurs de richesse ne sont pas sa propriété !

3-Le ghich dans les conseils :
Pour les musulmans, le bon conseil fait partie de la religion comme nous l’a appris notre Prophète () : « La religion c’est le bon conseil, la religion c’est le bon conseil, la religion c’est le bon conseil », on lui a demandé « pour qui ô Prophète ? », il () a répondu : « Pour Allah, pour Son Livre, pour Son Prophète, pour les imams des musulmans ainsi que pour les gens du commun parmi eux » (al-Nasâ`î, authentifié par al-Albânî).
Il peut y avoir du ghich dans le conseil quand celui-ci est fait sans générosité ou bien sans sincérité, de même qu’il y a ghich si le conseilleur donne volontairement des conseils erronés ou ne tendant pas vers ce qui est juste. Le croyant est le miroir de son frère ; par conséquent, le musulman doit être sincère dans les conseils qu’il prodigue à son frère afin de lui montrer le droit chemin et lui éviter les dangereux sentiers de la tentation, de l’égarement et de la perversion.
Les pieux prédécesseurs, qu’Allah soit satisfait d’eux, appliquaient ces règles scrupuleusement. Al-Tabarânî a rapporté que Djarîr ibn ‘Abdallah al-Badjalî (Radhia Allah Anhou) a ordonné à son esclave d’acheter un cheval. Ce dernier lui acheta donc un cheval à 300 dirhams, le vendeur vint donc avec la bête pour récupérer l’argent, Djarîr s’adressa donc à ce dernier en lui prodiguant un bon conseil : « Ton cheval vaut plus que 300 dirhams, le vendrais-tu pour 400 dirhams ? », le vendeur lui répondit : « Libre à toi de me donner cette somme ô Abû ‘Abdallah ». Djarîr rétorqua : « Ton cheval vaut plus que cela encore, le vendrais-tu pour 500 dirhams ? ». Puis Djarîr continua à augmenter le prix de cent en cent et le vendeur évidemment acceptait à chaque fois, enfin Djarîr dit au vendeur : « Ton cheval est si bon qu’il vaut 800 dirhams », et Djarîr l’acheta donc pour cette somme. On lui demanda ce qui avait motivait son comportement et Djarîr répondit : « J’ai promis au Prophète () que je prodiguerai des bons conseils à tout musulman ».

4- Le ghich envers ceux dont on est responsable :
Ma’qal ibn Yasâr al-Mazanî (Radhia Allahou Anhou) a dit qu’il a entendu le Prophète () dire : « Toute personne à qui Allah a confié la gestion des intérêts d'un groupe et qui meurt alors qu’elle trompait ses sdministrés, Allah lui interdit le Paradis » (Boukhari et Mouslim). Cette promesse de châtiment est très dure, elle concerne tous ceux à qui Allah, exalté soit-Il, a confié ce type de responsabilité, qu’elle soit petite ou bien grande, ça va du pater familias (père de famille) au gouverneur d’un pays. Ainsi, toute personne responsable d’autres personnes se doit de leur donner des conseils avisés et doit absolument s’abstenir de les tromper.
Par exemple, l’employé se doit, dans le cadre de son travail, de prodiguer de bons conseils en accord avec la Loi islamique, il doit également s’éloigner de toutes formes de tromperie, de même qu’il ne doit pas retarder les démarches des gens ou nuire à leurs intérêts. En somme, l’employé doit être bien conscient qu’Allah, exalté soit-Il, observe ses faits et gestes dans les moindres détails et qu’Il, exalté soit-Il, la placé dans ce poste afin qu’il donne de bons conseils aux musulmans.
Dans le même ordre d’idée, le père doit bien conseiller ses enfants, il ne faut pas qu’il néglige leur éducation ; bien au contraire, il doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour les protéger, ainsi que lui-même, du Feu de l’Enfer dont le combustible est composé de gens et de pierres et qui est gardé par des anges rudes et sans pitié.
Ibn al-Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Nombreux sont ceux qui ont été rendus malheureux dans ce monde et dans l’autre par leurs enfants, c’est-à-dire la chair de leur chair, et ce, parce qu’ils avaient complètement négligé leur éducation et les avaient abandonnés à leurs passions. Ces mauvais parents prétendent qu’ils ont bien traité leurs enfants alors qu’ils les ont délaissés, ils disent qu’ils ont fait preuve de miséricorde envers eux alors qu’en réalité ils ont été injustes envers eux ; en fait, ces parents indignes n’ont pas su obtenir les nombreux bienfaits donnés aux bons parents qui prodiguent une bonne éducation à leurs enfants, en somme ils ont raté l’occasion d’être heureux dans la vie d’ici-bas et dans l’au-delà. Si tu veux estimer le niveau de perversion et d’égarement des enfants, regarde d’abord comment sont les parents ».

5-Le ghich dans les examens :
Les manières et moyens de tricher lors des examens sont, chez les étudiants et les étudiantes, très nombreux et très variés. Les causes de ce phénomène alarmant sont entre autres : un frein religieux très faible, une foi qui l’est tout autant et la non-conscience qu’Allah, exalté soit-Il, les observent et les jugent. Cheikh ‘Abd al-Azîz ibn Bâz, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Notre Prophète () a dit : « Celui qui nous trompe n’est pas des nôtres », cette sentence s’étend à toutes les formes de tromperie, et notamment la tromperie dans les relations quotidiennes, mais également la tricherie lors des examens. En effet, il est formellement interdit aux étudiants et aux étudiantes de tricher lors des épreuves quelles qu’elles soient ; cette interdiction est parfaitement justifiée par le sens de ce hadith qui se veut général. Allah, exalté soit-Il, est Celui qui donne le succès ».
Nous avons donc présenté là quelques manifestations du ghichch parmi beaucoup d’autres, elles ne représentent qu’une partie infime de ce qui existe en termes de fraudes et tromperies, on peut même parler d’une goûte d’eau dans l’océan.
Pour finir, nous enjoignons tous ceux qui pratiquent l’une des formes du ghichch, évoquées ici ou non, de craindre Allah, exalté soit-Il, de se rappeler de Son jugement et de Son terrible châtiment et donc de revenir vers Lui, exalté soit-Il, en se repentant.

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