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Explication du verset 94 de Sourate Yunus ?

Question

Assalam alaykum,Je voudrais avoir des explications concernant le verset 94 de la sourate 10 (Yunus). En effet, beaucoup de chrétiens utilisent ce passage pour légitimer le fait que l'on (les musulmans) puisse lire la bible et que leur texte est une vérité non-falsifiée, car il est dit au Prophète ce passage : "Et si tu es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi, interroge alors ceux qui lisent le Livre révélé avant toi. La vérité certes t'est venue de ton Seigneur : ne sois donc point de ceux qui doutent". Ils induisent, de par leur raisonnement erroné, beaucoup de nos frères en erreur et je cherche un argument permettant de contrer leurs fausses présomptions et interprétations. Comment leur faire comprendre que chaque messager avait pour devoir d'avertir leur peuple à leur époque respective et que le message du Prophète (SAWS), celui qu'il a reçu est à destination de l'humanité et qu'il est (le Coran) protégé de toute falsification alors que leurs textes ont été modifiés et nombreuses sont les aberrations que l'on peut y trouver. Les Egyptiens coptes cherchent à égarer beaucoup de musulmans qui ne connaissent pas leur religion et aident les Chrétiens en France à faire leur da’wa. Un chrétien m'a donné un livre de MARK A GABRIEL intitulé Jésus et Mohammed" et j'ai commencé à le lire avec scepticisme sans réelle conviction". Aidez-nous dans notre da’wa.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Ce verset parle du fait d’interroger les gens du Livre, ce qui comprend les juifs et les chrétiens. Il ne parle pas de l’Evangile et il ne mentionne pas qu’il n’ait pas été falsifié ni ne parle du jugement concernant la lecture de ce dernier. Les exégètes du Coran divergèrent concernant la personne à qui s’adresse ce verset. Certains dirent qu’il s’adresse au Prophète () et dans ce cas il signifie alors : « Si tu doutes de ce que l’on t’a révélé, interroge donc les gens du Livre, ceux qui sont impartiaux parmi eux et leurs savants fermement ancrés dans la science afin qu’ils dissipent ce doute et te confirment avec honnêteté ce qui t’a été révélé et le fait que cela correspond à ce qu’ils ont. »

D’autres exégètes dirent que ce verset s’adresse aux idolâtres païens et dans ce cas il signifie : « O Mohammed, dis aux idolâtres qui ont des doutes à propos de ce Coran, d’interroger les gens de science parmi les gens du Livre tel ‘Abdullah ibn Salâm afin que ces derniers les informent de la véracité du Coran, car les idolâtres païens admettaient que les gens du Livre étaient plus savants qu’eux en raison des Livres célestes qu’ils avaient en leur possession.

L’imam al-Qurtûbî a dit dans son exégèse du Coran : « Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : "Et si tu es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi […]" (Coran 10/94) Ce verset s’adresse au Prophète (), mais vise autre que lui et signifie : « Tu n’es pas dans le doute, mais d’autres le sont. Abû ‘Umar Muhammad ibn ‘Abd al-Wâhid al-Zâhid a dit “ J’ai entendu les deux imams Tha’lab et al-Mubarrid dire : ‘Les termes ‘si tu es en doute’ signifient : O Mohammed, dis au mécréant : ‘Et si tu es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi, interroge alors ceux qui lisent le Livre révélé avant toi.’ C’est-à-dire : « O toi l’idolâtre païen, si tu doutes au sujet du Coran, interroge donc les juifs qui ont embrassé l’Islam, c’est-à-dire les gens tels que 'Abdullah ibn Salâm. En effet, les idolâtres païens admettaient que les juifs étaient plus savants qu’eux en raison du Livre qui leur avait été révélé. Le Prophète () les invita alors à interroger ceux qu’ils admettaient être plus savants qu’eux pour savoir si Allah avait dit qu’Il enverrait un messager après Mûsâ (Moïse)’.” Al-Qutabî a dit : "Ce verset s’adresse à celui qui ne pouvait trancher entre démentir et croire le Prophète () et qui était donc dans le doute." Il est aussi dit que ce verset s’adresse au Prophète () et non à autrui et qu’il signifie : « Si tu avais eu un doute à propos de ce dont nous t’informons, et que tu avais interrogé les gens du Livre à ce propos, ils auraient certes dissipé ce doute. Il est dit également : le doute désigne ici l’oppression du cœur, c’est-à-dire : si la mécréance de ces gens t’oppresse le cœur, fais donc preuve de patience et interroge ceux qui lisent le Livre qui a été révélé avant toi, et ils t’informeront certes de la patience dont ont fait preuve les prophètes qui t’ont précédé face aux nuisances que leur faisait subir leur peuple et quelle avait été leur fin […] »

Quant à la falsification de l’Evangile, il s’agit d’une chose qui est confirmée par les textes et la réalité. En effet, Allah, exalté soit-Il, témoigna que les gens du Livre falsifièrent et modifièrent ce qu’ils possédaient comme livres célestes. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

• « Eh bien, espérez-vous [musulmans], que des pareils gens (les Juifs) vous partageront la foi ? alors qu'un groupe d'entre eux, après avoir entendu et compris la parole d'Allah, la falsifièrent sciemment. » (Coran 2/75)

• « Malheur, donc, à ceux qui de leurs propres mains composent un livre puis le présentent comme venant d'Allah pour en tirer un vil profit ! - Malheur à eux, donc, à cause de ce que leurs mains ont écrit, et malheur à eux à cause de ce qu'ils en profitent ! » (Coran 2/79)

Allah, exalté soit-Il, dit également (sens du verset) : « Et de ceux qui disent : "Nous sommes chrétiens", Nous avons pris leur engagement. Mais ils ont oublié une partie de ce qui leur a été rappelé. Nous avons donc suscité entre eux l'inimitié et la haine jusqu'au Jour de la Résurrection. Et Allah les informera de ce qu'ils faisaient. » (Coran 5/14)

La preuve la plus flagrante de cela est sans doute la contradiction des Evangiles existants de nos jours dont les auteurs sont inconnus et dont on ne connaît même pas la langue originale dans laquelle ils ont été écrits à tel point que Fahîm Fu`âd a dit dans son livre intitulé Madkhal lil ‘Ahd al-Djadîd (Introduction au nouveau testament) lorsqu’il fut interrogé sur l’auteur de l’Evangile selon Jean : « Seul Dieu connaît l’auteur de cet Evangile ».

Ces Evangiles ont été écrits, à l’origine, en grec à l’exception de l’évangile selon Mathieu qui a été écrit en hébreu, mais quoi qu’il en soit, aucune de ces deux langues n’était celle du Messie qui parlait le syriaque (araméen) comme l’indiquent les Evangiles. Qui donc a traduit ces Evangiles et où se trouvent les copies originales ? Ces questions restent sans réponse et font perdre toute confiance dans ces Evangiles.

Ensuite, l’histoire de la prétendue crucifixion du Messie (Alaihi wa Assalam) et du fait qu’il serait mort tel jour puis enterré suffit à prouver la falsification de l’Evangile, car il est certain que cela n’était pas mentionné dans le vrai Evangile ayant été révélé à ‘Îsâ (Jésus) (). D’ailleurs, le bon sens ne peut accepter le fait qu’un livre ayant été révélé à quelqu’un informe que ce dernier ait transmit à sa communauté des choses s’étant produites après sa mort. Celui qui a écrit cela a certes falsifié l’Evangile en y ajoutant des choses.

Viennent s’ajouter à tout cela les nombreuses contradictions et les nombreuses confusions qui existent aujourd’hui entre les différentes versions de l’Evangile qui se réfutent les unes les autres ainsi que le fait que ces Evangiles contiennent du paganisme explicite.

Quant au verdict concernant le fait que les musulmans lisent l’Evangile, cela n’est permis qu’aux gens de science maîtrisant le Coran et la Sunna dans le but de répondre aux gens du Livre et à leurs suspicions. Le livre intitulé Matâlib Ulî al-Nuhâ mentionne ce qui suit : « La permission de se pencher sur les livres des hérétiques concerne celui qui maîtrise le Coran et la Sunna, qui est fermement ancré dans la religion avec une bonne religiosité, qui est doué de perspicacité et d’intelligence et capable d’extraire les preuves nécessaires afin de leur répondre, de dévoiler leurs secrets et de les exposer au grand jour dans le but qu’ils ne puissent pas leurrer les gens ignorants avec leurs mensonges et perturber leur croyance. C’est ce que firent les grands jurisconsultes musulmans qui les obligèrent à rester cois. Ils examinèrent également la Torah pour en extraire les endroits où il est fait mention de notre Prophète »

Le Comité permanent pour la recherche et la consultation juridique mentionne ce qui suit : « Les livres célestes précédents contiennent de nombreuses falsifications et de nombreux ajouts et suppressions comme l’a dit Allah. Il n’est donc pas permis au musulman de les lire sauf s’il est fermement ancré dans la science et souhaite démontrer les falsifications et contradictions qui existent entre eux. »

Ibn ‘Âbidîn a rapporté dans sa glose la parole de ‘Abd al-Ghanî al-Nâbulsî : « Il nous a été interdit de nous pencher sur quoi que ce soit de la Torah ou de l’Evangile, que cela nous soit transmis par les mécréants ou par l’un d’eux ayant embrassé l’Islam. »

Quant à al-Zarkachî, il mentionna qu’il y a unanimité entre les oulémas concernant le fait qu’il est interdit de passer son temps à l’étudier et à le retranscrire. Al-Hâfizh l’a rapporté dans son livre intitulé al-Fath en remettant toute fois en cause le statut d’unanimité.

Et Allah sait mieux.

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