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Une femme cesse de conseiller sa sœur pour éviter de mettre sa mère en colère

Question

Je souhaite vous questionner concernant une affaire relative à ma mère et ma famille. Je crains de croire agir comme il le faudrait mais que la religion ait un tout autre avis sur la question. C’est une affaire qui commence à me causer des soucis et me peser fortement.
J’ai une sœur qui laisse toujours les tâches ménagères pour ma mère. Bien évidemment, elle n’est pas toute jeune, elle a 38 ans alors que ma mère en a 73. Ma mère est donc âgée et a besoin de repos. Elle a plus besoin de préserver sa santé que de passer son temps à s’occuper des tâches ménagères qui sont laissées à sa charge en raison de la paresse de ma sœur et de son peu de sens des responsabilités.
Ma sœur et moi avons beaucoup parler de ce sujet sans jamais obtenir le moindre résultat. Elle ne change pas d’attitude. Il y a eu beaucoup de problèmes à cause de cette question.
Ma sœur laisse à ma mère le soin de faire la vaisselle de la veille. Je suis triste de voir ma mère frotter et nettoyer. Elle lui laisse aussi le linge à laver, le nettoyage des chambres. Elle ne l’aide jamais à accomplir les tâches ménagères. Même son lit il lui arrive souvent de le laisser sans le faire avant de partir au travail. Mais moi je ne gardais jamais le silence. Je suis très attachée à ma mère. Je me disputais avec ma sœur au sujet de cette question. Par bonté et compassion envers ma mère. Toute personne qui a une conscience ne peut accepter de voir sa mère dans cette situation. Mais cette situation stresse ma mère et la rend nerveuse. Elle nous fait taire et trouve toujours des excuses à ma sœur (de peur qu’il y ait des problèmes entre nous) et elle se met en colère contre moi ! Elle me dit toujours : ‘’il ne nous manque pas de problèmes !’’
Aussi, ma sœur a une habitude. Quand on parle avec elle sur n’importe quel sujet, elle crie de sa voix la plus forte pour se faire entendre par ma mère et commence à pleurer et crier quand elle sait qu’elle est en tort de façon à renverser la faute sur l’autre partie et que ma mère prenne sa défense. Et au lieu que ce soit elle qui soit considérée comme la fautive, c’est nous qui le sommes ! Depuis que nous sommes petits elle s’arroge toujours notre droit de cette façon.
Durant de nombreuses années je ne me taisais pas devant cette situation même si ma mère devait se mettre en colère à cause de notre dispute. Ce qui m’importe c’est ma mère et sa santé et non pas la négligence de ma sœur et son absence de responsabilité. Mais j’ai lu une fois au sujet de la bonté envers les parents que s’il y avait quelque chose qui dérangeait la mère alors il valait mieux ne pas le faire. Et aussi, que ce n’est pas une bonne chose de polémiquer avec elle, que la bonté envers elle consiste à faire ce qui la rend heureuse.
Mais me concernant, j’interviens parce que je sens qu’elle est dans une situation où elle est accablée et impuissante. Et la laisser faire les tâches ménagères ne relève pas de la bonté envers la mère.
Je suis vraiment confuse. J’ai bon espoir que vous ne me conseillerez pas de parler avec elle avec douceur et de lui adresser des conseils sincères parce que j’ai déjà tout essayé avec elle et employé tous les moyens et bien sûr sans qu’on ne puisse jamais espérer le moindre résultat. Même quand je lui parlais et lui disais : ‘’ C’est la honte de laisser maman faire la vaisselle que tu devais faire hier soir.’’ Elle me répond : ‘’C’est normal, laisse-la la faire.’’ Elle ne ressent pas le moindre remord.
Nous avons discuté avec notre mère et lui avons bien dit de ne pas faire le ménage à sa place mais ma mère aime la propreté et elle n’aime pas quand la maison reste dans cet état. Toutes mes autres sœurs évitent de parler avec notre sœur de ce sujet en raison de l’attitude qu’elle adopte quand on lui en parle comme je vous l’ai déjà dit.
Dernièrement, de peur de causer du tort à ma mère, tout en ayant l’intention d’être bon envers elle, j’ai commencé à ignorer le sujet. Ce qui a pour résultat de faire empirer les choses. C’est presque à ma mère de faire le ménage à la place de ma sœur alors que c’est à son tour de le faire.
Je faisais moi-même le ménage assez souvent de façon à éviter que ma mère le fasse mais je constate bien qu’agir ainsi ne contribue pas à solutionner le problème mais plutôt à couvrir une erreur par une autre. De plus, ma sœur à commencer à laisser toute la charge de travail à ma mère sans la moindre honte. C’est presque la seule de nos sœurs qui ne participent pas aux tâches ménagères si ce n’est après qu’il y ait eu quelques problèmes.
Nous travaillons tous à l’extérieur de la maison et cela ne nous empêche pas de faire notre part de tâches ménagères mais elle justifie toujours son attitude et se cache toujours derrière des prétextes professionnels (sachant qu’elle laisse à ma mère le soin de faire le ménage même quand elle est présente à la maison et non pas lors de ses absences, quand elle est au travail).
C’est nous qui participons aux dépenses et aux différents frais du foyer parce que notre père est décédé. Et ma sœur le rappelle toujours à ma mère quand elle lui demande de faire les tâches ménagères qui lui reviennent. Mais ma mère finit toujours par se taire comme si elle était accablée. Et c’est bien ce qui me touche et me fait mal.
Que dois-je faire ? Est-ce que cela fait partie de la bonté de voir ma mère faire le ménage et garder le silence pour lui faire plaisir ? Je ne pense même pas qu’il soit de la bonté envers elle de la laisser faire le ménage tout court ! Mais elle se met en colère quand j’interviens ou quand je viens faire le travail à sa place !
Nous avons parlé avec notre sœur des centaines de fois avec douceur et parfois avec fermeté sans le moindre résultat ou changement de situation.
Je suis triste pour ma mère. Je sens qu’elle est accablée alors que c’est une bonne personne. La plus grande de mes peurs est que nous nous disputons et nous séparons. Et que ma sœur profite de cette situation de la plus mauvaise manière.
J’ai invoqué Allah des centaines de fois pour qu’il guide ma sœur. J’ai cessé d’intervenir à de nombreuses reprises pour ma mère. J’en suis même venu à invoquer pour qu’Allah rende à ma mère son droit et se venge de ma sœur tant j’étais angoissé pour ma mère.
Dois-je me taire ? Ou revenir et intervenir quand il le faut ? Est-ce que quand je garde le silence cela correspond-il à se taire devant un acte blâmable ? Sachant que quand je parle, cela ne plait pas à ma mère comme je vous l’ai dit. Cette affaire me pèse maintenant énormément. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’agir uniquement dans le cadre de la religion sur cette affaire même si je suis gêné en mon for intérieur. Ce qui m’importe c’est d’être bonne envers ma mère comme il le faut et comme cela satisfait Allah.
Que vous soyez récompensés pour ce que vous faites pour nous.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le droit de la mère est immense. Il est requis d’être bon envers elle. C’est d’ailleurs une des recommandations spécifiques de notre Seigneur, exalté soit-Il :
« Nous avons ordonné à l’homme de bien traiter ses père et mère. Il est porté par sa mère qui endure pour lui une succession de peines » (Coran 31/14).
Dans son ouvrage Fath Al-Bâri, Ibn Hajar a dit : « Allah fait allusion à cela dans le verset : « Nous avons ordonné à l’homme de bien traiter ses père et mère. Il est porté par sa mère qui endure pour lui une succession de peines et son sevrage n’a lieu qu’au terme de deux années » Il a adressé la même recommandation de bonté envers le père et la mère mais a parlé spécifiquement de la mère par ces trois faits. » Fin de citation.
Dans la Sunna, les trois quarts de la bonté parentale sont attribuée à la mère.
Abou Horayra (qu’Allah soit satisfait de lui) relate qu’un homme se présenta au Messager d’Allah () et lui demanda : « Messager d’Allah ! Qui mérite le plus mes marques de bienveillance ? » Il lui dit : « Ta mere. » « Et ensuite ? » Demanda l’homme. « Ta mère » répondit le Prophète (). L’homme réitéra sa question : « Et ensuite ? » Le Prophète () répondit de nouveau : « Ta mere. » Lorsque l’homme l’interrogea pour la quatrième fois, le Messager d’Allah () répondit : « Ton père. » Rapporté par Boukhari et Mouslim.
Dans son explication du recueil de Boukhari, Ibn Battâl a dit : « Ce hadith de Abou Horayra prouve que la mère a le droit aux trois quarts de la bonté envers les parents. » Fin de citation.
Le fait que la mère soit encore en vie est une opportunité pour ses enfants. Ils peuvent œuvrer pour être bon envers elle et gagner son agrément. C’est le chemin qui mène à l’agrément d’Allah.
Ibn Mâjah rapporte que Mu’âwiyya ibn Jâhima Al-Sulamî a dit : « Ô Messager d’Allah, je souhaite participer à la guerre avec toi pour satisfaire Allah et obtenir le Paradis. » Il dit : « Malheur à toi, ta mère est-elle toujours vivante ? » « Oui Messager d’Allah. » Il ajouta : « Malheur à toi, sois à ses pieds car c’est là que se trouve ton paradis. »
C’est pour cela que le fait que votre mère soit en vie devrait être une occasion de se concurrencer pour être bon envers elle et l’aider.
Nous avons déjà expliqué dans des Fatwas précédentes que l’aide d’une fille à sa mère est obligatoire si la mère en a besoin.
Si votre mère a besoin d’aide pour s’occuper de la maison alors cela devient une obligation pour l’ensemble des enfants chacun selon ses capacités.
Si votre sœur refuse de l’aider – alors qu’elle peut le faire – alors elle agit mal et fait preuve de négligence. Et si elle ne l’aide pas dans les tâches de la maison de façon générale alors au minimum qu’elle s’occupe d’elle et de ce qui la concerne. Mais qu’elle ne soit pas une cause de peines supplémentaires.
Vous avez bien agi en adressant ces conseils à votre sœur et en lui rappelant l’obligation d’être bonne envers votre mère et le danger qu’il y a à négliger ses droits. Il convient donc de continuer à la conseiller avec douceur et délicatesse tant que vous espérez que ces conseils puissent porter leurs fruits.
Ceci tout en poursuivant vos invocations pour qu’Allah la guide et la ramène à la raison. Vous pouvez aussi solliciter d’autres personnes pour lui adresser des conseils. Des personnes dont vous pensez qu’elle acceptera les propos.
Si vous pensez qu’il est fort probable qu’elle ne réponde pas à ces appels ou que les conseils ne font que renforcer son entêtement alors vous avez la possibilité de garder le silence. Et vous n’avez rien à vous reprocher dans ce cas :
« Poursuis ta prédication tant que tes exhortations sont profitables. » (Coran 87/9).
Dans son exégèse, Al-Sa’dî a dit : « Rappelle aux gens la religion d’Allah et Ses versets si cela s’avère utile, c’est-à-dire tant que tes propos sont acceptés et tes paroles entendues – que tes exhortations donnent les résultats escomptés ou que partiellement – ce qu’on comprend du verset est : si ton rappel ne porte pas ses fruits - c’est-à-dire que cela accroit le mal ou diminue le bien – alors il n’est pas obligatoire de faire le rappel mais cela est plutôt interdit. » Fin de citation.
Si votre mère est incommodée par les conseils que vous adressez à votre sœur alors arrêtez de le faire puisque vous obtenez en le faisant le contraire de votre objectif qui est de causer du tort à votre mère au lieu d’être bonne envers elle.
Vous pouvez cependant continuer à envoyer des gens vertueux vers votre sœur si cela n’engendre pas de mal, nous entendons par-là si votre mère n’est pas incommodée par les conseils que ces gens adresseront à votre sœur.
Nous demandons à Allah de guider votre sœur et de réformer son cas.
Et Allah sait mieux.

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